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Historique de l’église Le Bon Pasteur

 

L’église a été construite à la fin du XIXème siècle (1ère pierre posée en 1869, jour de la St Louis), elle a son clocher mais n’a jamais eu l’escalier de son entrée principale. Le premier curé eut l’astuce de déclarer son église « Filleule de Napoléon III » espérait ainsi obtenir le terrain où se situe actuellement l’école des Beaux-Arts, malheureusement il échoua.

L’église est l’œuvre de Clair Tisseur.

Elle bénéficie de vitraux de Lucien Bégule,

Les portes de la façade donnent sur le vide, le parvis prévu n’a jamais été construit.

L’entrée se fait du côté droit mais les normes de sécurité ne permettent pas d’accueillir du public.

Outre les vitraux, l’église contient des oeuvres intéressantes, comme deux peintures murales représentant la récolte et la multiplication des pains de Tony Tollet.

Sur la façade, Jules Comparat a exécuté les trois tympans en 1879.

 

Historique de l'église saint Bernard

 

«  Le projet peut-être exécuté par portions détachées et je n'ai pas besoin de vous rappeler à ce sujet tous les exemples de monuments semblables élevés de même manière, à commencer par nos plus grands édifices du Moyen-Age, que des siècles entiers ont été impuissants à édifier. »

Tony Desjardin, février 1859.

Implantée comme un vaisseau, elle se situe sur le flan est de la colline de la Croix-Rousse, non loin du « Gros cailloux », dans laquelle se livre à l'époque la multitude de maisons ouvrières.

Jadis habitée par les chants des liturgies grégoriennes, aujourd'hui silencieuse, elle laisse encore entrevoir la mémoire des Canuts qui insurgés en 1834, se réfugièrent dans l'ancien clos des Bernardines où vingt ans plus tard l'église fut bâtie.

L'église des Canuts, était la paroisse la plus pauvre de la ville et peut-être même du diocèse.

Monsieur Maurice de Bonald :

Né le 30 octobre 1787, il reçu une foi simple et fortement enraciné dans les traditions locales,

« il aimait longuement jouer avec les agneaux, et les bergers aimaient le comparer à David enfant ».

En 1840, le pape et le gouvernement l'appellent à Lyon où il sera nommé cardinal. C'est ici qu'il découvrira la condition ouvrière auquel il apportera tous son soutien. Il apportera aux plus pauvres secours matériels, et instruction de base.

C'est dans le sens même de cet engagement aux côté des Canuts que Maurice de Bonald a soutenu, dés 1852, le projet d'ériger une nouvelle paroisse dans le quartier des Bernardines, le plus populaire de Lyon. Belle et majestueuse l' église qui sera appelée dans la correspondance officielle : « L'église des ouvriers ».

Tony Desjardins :

Né à Lyon le 29 Juillet 1814, mort en 1882, il eut une enfance modeste et studieuse.Il fait ses études d'architecture à l'école Saint Pierre de Lyon.Dés le début, le futur architecte du diocèse laissait déjà deviner par l'originalité de ses compositions architecturales, le besoin qu'il éprouvait de s'écarter de la voie tracée. De caractère agreste et poétique, il fut en plus d'être un grand dessinateur, un historien et un archéologue.

Il cherchait souvent ses inspirations dans le style de la Renaissance

En tant qu'architecte de saint Bernard, il fut attaché au projet au point de participer activement aux démarches nécessaires pour le mener à terme.

Aujourd'hui encore, dans son monumental inachèvement (l'église ne pu être achevée faute de moyen) fait paradoxalement apparaître « la constance et la ténacité qu'il déployait, quand il voulait conduire à bonne fin un projet dont l 'exécution était commencée. »

La paroisse :

En 1852 la Croix-Rousse est « une commune d'environ trente mille âmes ».

Les paroissiens de la paroisse saint Polycarpe qui trouvaient l'église trop éloignée, demandent à l'archevêché, que la Municipalité , l'autorise à fonder une nouvelle paroisse.

Elle est l'oeuvre de l'architecte Tony Desjardin. Les travaux de construction se sont échelonnés de 1857 à 1866. Faute d'argent l'église ne fût jamais terminée : la façade devait comporter un clocher et un parvis avec un double escalier donnant sue la place Colbert.

 

En 1888, la municipalité décide de construire un funiculaire. La percée du tunnel amena des affaissements de terrains, et malgré certains travaux des infiltrations ont provoquées des chutes d’enduits.

L' église se situe dans une zone protégée (Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysage) et présente des éléments architecturaux de grande valeur avec en autre des vitraux de Lucien BEGULE, et les orgues de Joseph Merklin.

L'archevêque désaffecta les lieux dans les années 2000.

Historique de notre association

 

En janvier 2003, nous avons appris par voie de presse que l'église Saint-Bernard était vouée à la démolition. Une étude menée par les services techniques de la ville de Lyon tendait à prouver que cet édifice menaçait de s'écrouler. Une remise aux normes du bâtiment était alors jugée trop coûteuse pour la municipalité, qui envisageait de la remplacer par des parkings…

 

En février 2003, l’association Les Amis du Bon-Pasteur et de Saint-Bernard de la Croix-Rousse voit le jour. Elle se donne pour objectif de veiller à la protection et à la sauvegarde de ces deux édifices.

 

Pour mieux faire connaître l'église Saint-Bernard, nous décidons alors d'éditer un livre sur la vie des canuts, par le biais du superbe travail d'archives qu'a constitué l’œuvre écrite de M. Christophe Vincendon, qui nous chargea d'éditer son livre Saint-Bernard des Canuts de 1852 à nos jours.

 

On y découvre que ces deux églises ont été construites grâce aux canuts lyonnais, ouvriers soyeux les plus pauvres. La consultation du registre paroissial laisse apparaître un quotidien terrible, la mort frappant les plus faibles, et laissant de nombreuses familles dans le plus grand désarroi. C'est aussi dans ces mêmes registres que des engagements nombreux se font en faveur de l'édification de l'église.

 

Mgr de Bonald, cardinal en charge du diocèse déclarait à ce sujet en s'adressant à ces ouvriers : « Modestes et laborieux ouvriers dont les mains multiplient les miracles de l 'industrie, nous voudrions pouvoir adoucir votre position et rendre votre pain moins cher » et, s'adressant à la bourgeoisie, « parce que vos bras ne font pas mouvoir ces ingénieuses machines, la Religion passerait-elle devant vos splendides habitations ? […] vous avez été formés du même limon que le pauvre ouvrier et vous vous endormirez auprès de lui dans la même terre pour vous réveiller ensemble… Pourquoi donnez-vous tout votre encens à la matière ? »

 

C'est aussi contre le travail des enfants et pour une réduction des cadences de production qu'il s'engage, s'orientant vers une critique globale de la condition humaine dans son ensemble avec l'avènement du capitalisme.

 

C'est dans ce même engagement aux côté des canuts que Maurice de Bonald a soutenu, dès 1852, une nouvelle paroisse, dans le quartier le plus populaire.

 

Fort de cette expérience, nous avons agi fermement pour empêcher la démolition de ce patrimoine et conserver la mémoire de nos anciens.

 

Aussi, de nombreux rendez-vous avec la municipalité ont-ils été organisés par nos soins. Avec l'aide d'un ami architecte spécialisé en restauration d'églises anciennes, nous avons rencontré le directeur technicien de la sécurité des bâtiments de Lyon, ainsi que l'adjoint au maire de cette époque.

 

Avec le concours et les compétences de cet architecte, originaire de la région parisienne, nous avons pu aisément démontrer que l’édifice n'était pas en péril, et qu'une consolidation permettrait de la conserver.

 

Par l’intermédiaire d'associations, nous avons pu alerter des élus sénateurs sur le danger de voir disparaître l’édifice construit par Tony Desjardins, ainsi que les vitraux de Lucien Bégule.

 

Dans un courrier daté du 15 octobre 2004, M. Gérard Collomb, sénateur maire de Lyon, reconnaissait la valeur de ce patrimoine et nous remerciait « pour l’œuvre collective qui a abouti à la décision de financer les travaux de consolidation de ce patrimoine si lyonnais. » (Voir ci-dessous).

 

Depuis, notre association a entrepris de nombreuses démarches (courriers, rencontres, etc.) afin de rendre cette église au culte.

 

En effet, une communauté catholique traditionnelle lyonnaise a manifesté à plus d'une vingtaine de reprises son désir de faire l’acquisition de l’église Saint-Bernard pour lui redonner vie. Cette communauté traditionnelle a même proposé de restaurer l’édifice à sa charge afin de décharger la municipalité de Lyon de gros travaux. Elle a également proposé l’instauration d’un bail emphytéotique par son intermédiaire.

 

Depuis quarante ans, cette communauté catholique traditionnelle se voit contrainte de célébrer la messe dans des locaux privés à Lyon : d’abord dans des appartements, puis dans une ancienne chocolaterie (rue de Marseille), puis dans une ancienne fabrique de vêtements (rue d'Inkermann) et aujourd’hui dans une ancienne salle de billard (près de Perrache).

 

Comment expliquer que des catholiques fidèles à la messe de toujours, à la même foi que leurs aïeux, soient obligés de célébrer dans des lieux qui s’apparentent à des catacombes modernes, où l’on persécute en toute discrétion, alors que des églises désaffectées pourraient être rendues au culte ?

 

Depuis des années, la municipalité de Lyon ignore nos demandes répétées de faire l’acquisition de l’église Saint-Bernard. Dans un courrier daté du 7 avril 2015, l’adjoint au maire chargé du patrimoine répondait : « La ville de Lyon n'a pas à ce jour décidé d'engager une consultation relative au devenir de cette église désacralisée en 1999, quant à la forme que prendrait une éventuelle opération patrimoniale (cession, bail emphytéotique, convention…). »

 

Aujourd’hui, nous apprenons par voie de presse que l'église Saint-Bernard va devenir un « centre d'affaires ». Un article du Progrès daté du 18 juin 2016 explique que « le bien restera propriété de la ville de Lyon et la mise à disposition se fera par le biais d'un bail emphytéotique de soixante ans. ».

Les Amis du Bon-Pasteur et de Saint-Bernard de la Croix-Rousse, tout comme ses adhérents et ses sympathisants, s'opposent fermement à ce projet. Nous demandons à la municipalité de revenir sur cette décision discriminatoire.

 

Plus que jamais, nous, catholiques délaissés, nous sentons proches de nos anciens, les canuts de Lyon.

 

Aussi, à leur image, nous combattrons pour que l’édifice qu’ils ont élevé leur soit rendu par notre intermédiaire !

Citations du Registre de la Fabrique

 

Dans sa lettre pastorale du 2 Juillet 1840, dés sa prise de possession du diocèse, il s'adresse ainsi aux ouvriers lyonnais :

« Modestes et laborieux ouvriers dont les mains multiplient les miracles de l'industrie, nous voudrions pouvoir adoucir votre position, et rendre votre pain moins amer.... »

 

Quand il s'adresse à la bourgeoisie, c'est en des termes non moins clair :

« Parce que vos bras ne font pas mouvoir ces ingénieuses machines, la Religion passerait-elle silencieuse devant vos splendides habitations ? …. vous avez été formé du même limon que le pauvre ouvrier et vous vous endormirez auprès de lui dans la même terre pour vous réveiller ensemble. »

 

C'est aussi contre la travail des enfants et pour une réduction des cadences de production qu'il s'engage surtout dans ses institutions pastorales, et dans ses sermons s'oriente vers une critique

globale de ce qui arrive à la condition humaine dans son ensemble, avec l'avènement du capitalisme accompagné du développement de la technique moderne : «  … il faut des hommes, non des bruts et des automates, ... Pourquoi ne voyez-vous le salut du monde que dans les spéculations les plus hasardeuses de l'industrie ? Pourquoi donnez-vous votre encens à la matière ?»

 

Je ne peux que citer pour preuve le curé DUTEL de l'époque en 1840 :

 

«...durant seize années de labeurs continuels, de fatigues inouï, de privatisation de tout genre, et de prières incessantes, a obtenu de construire une magnifique église, de l'orner en partie, d'y établir des usages qui s'y attachent et des offices célébrés avec tant de dignité que la paroisse entière et les environs affluent chaque dimanches dans ce vénéré sanctuaire dédié à Saint Bernard».

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